Le bypass gastrique

Procédure

Le bypass gastrique crée, à l’aide d’agrafes, un nouveau petit réservoir (une « poche » d’estomac) d’environ 75 cc. Ce pré-estomac est entièrement fermé et séparé du reste de l’estomac. Le petit pré-estomac réduit votre appétit et vous ressentez plus vite une sensation de satiété (restriction). Une anse de l’intestin grêle de 150 cm est fixée sur la « poche », ce qui signifie que les aliments passant par l’œsophage, vont dans ce petit compartiment, avant d’arriver dans l’intestin grêle. Ce n’est que 150 cm plus bas que le duodénum, où se situent les sucs de digestion (= l’anse biliaire), est relié à ce morceau d’intestin (bypass). Puisque les aliments ne sont digérés qu’une fois qu’ils sont entrés en contact avec ces sucs, vous avez moins de temps pour les digérer et donc, pour absorber les calories. De cette façon, votre organisme n’absorbe pas toutes les calories que vous ingérez. C’est le principe de malabsorption

À qui s’adresse cette opération ?

Le bypass gastrique est considéré comme la référence de toutes les opérations de perte de poids et est, dans la plupart des cas, la meilleure option. 

Cette intervention est la meilleure intervention pour les mangeurs dits mixtes, c’est-à-dire qui mangent trop et qui mangent mal (aliments gras, friandises). 

Étant donné que cette intervention a un effet positif sur le diabète, et peut même faire complètement disparaître le diabète, il s’agit aussi du traitement le plus adapté pour les patients diabétiques. 80 % des patients n’auront plus besoin de prendre de médicaments contre le diabète après un certain temps. 

Avantages  

  • Résultats positifs, voire très positifs, sur le long terme 
  • Il s’agit d’une chirurgie par laparascopie, ce qui veut dire que les douleurs postopératoires sont moindres. De plus, le risque que les cicatrices se rouvrent a fortement baissé 
  • Intervention sûre présentant relativement peu de complications 
  • Maintien de la qualité de vie (moyennant le respect des certaines règles)  
  • Contrairement à l’anneau gastrique, aucun corps étranger n’est utilisé, ce qui réduit le risque d’infection.  
  • Le bypass gastrique est réversible. 

Risques 

Le bypass gastrique est une intervention sûre qui connaît peu de complications. 

Complications/désagréments possibles 

  • Suintement (0,1 %) : tant l’estomac que l’intestin grêle sont coupés. Leurs bords sont agrafés. Il se peut que les agrafes se détachent, ce qui pourrait provoquer un suintement. 
  • Syndrome de dumping (7 - 15 %) : étant donné que les aliments atteignent bien plus rapidement l’intestin grêle, les glucides et les lipides peuvent déclencher une réaction connue sous le nom de syndrome de dumping gastrique. Le patient commence alors à transpirer, souffre de crampes au ventre, son rythme cardiaque s’accélère et sa tension baisse. Ces symptômes disparaissent rapidement et sont un moyen supplémentaire de s’assurer qu’il n’absorbe pas d’aliments trop caloriques. 
  • Intolérance au lactose : certains patients développent une intolérance au lactose suite à l’opération. On peut résoudre ce problème en remplaçant tous les produits laitiers par des produits au lait de soja ou sans lactose (Dilea). 
  • Ulcère de l’estomac (3%) : un ulcère peut apparaître à hauteur de l’anastomose gastro-jéjunale. Le patient ressent alors une douleur en haut du ventre. Différents facteurs peuvent l’expliquer. Les ulcères sont parfois tenaces et peuvent être traités à l’aide d’un anti-acide. Il sera également interdit au patient de fumer. 
  • Carences de vitamines : étant donné que les aliments sautent toute une partie de l’intestin grêle, il existe un risque accru que le patient souffre d’une carence en vitamines. Il peut s’agir d’une carence en : fer, acide folique, vitamine B12, zinc, phosphore, vitamines A et D. Le médecin traitant doit absolument suivre attentivement le patient et réaliser régulièrement des prises de sang. 
  • Chute de cheveux : Près d’un patient sur deux va subir une perte de cheveux plus ou moins importante, mais il ne perdra jamais tous ses cheveux et le problème ne sera que temporaire.  

Hospitalisation et traitement postopératoire 

  • Vous devez généralement passer trois nuits à l’hôpital. 
  • Vous pouvez commencer à boire le lendemain de l’opération.
  • Vous passez une radio de contrôle deux jours après l’opération pour exclure tout risque de suintement. Si tout est en ordre, vous pouvez commencer à ingérer des aliments liquides. 
  • Un kinésithérapeute passera chaque jour pour faire des exercices de respiration. 
  • Vous passerez en revue les consignes alimentaires à respecter avec une diététicienne. 
  • Vous aurez également un rendez-vous de suivi avec un psychologue. 
  • Une fois que vous aurez quitté l’hôpital, une infirmière passera ensuite chez vous pendant 8 jours pour vous faire des injections et ainsi éviter une phlébite. 
  • Vos plaies sont couvertes de pansements spéciaux qui vous permettent de prendre une douche. Le médecin vous les enlèvera lors de votre prochaine visite de contrôle. 
  • Des anti-ulcéreux vous seront prescrits pendant 3 mois afin d’éviter la formation d’ulcères.
  • Vous commencerez à prendre une préparation multivitamines un mois après l’intervention pour éviter toute carence. Vous pourrez aussi prendre un complément en vitamines D. 
  • Après deux semaines, vous pourrez débuter le programme d’exercices postopératoires. 
  • Vous avez droit à 6 semaines d’incapacité de travail. 
  • Vous devrez, tout au long de votre vie, passer des contrôles réguliers chez le médecin. Pendant la première année, vous devrez vous y rendre tous les quatre mois, puis tous les six mois la deuxième année et, enfin, une fois par an. 

Régime alimentaire après un bypass gastrique 

Les premières semaines qui suivent l’opération sont cruciales afin d’éviter toute complication. Vous devrez suivre un régime strictement liquide pendant trois semaines pour ne pas tirer sur les agrafes et ainsi éviter qu’elles se défassent. 

Vous passerez ensuite petit à petit à des aliments solides, en commençant par de la purée. Vous devez manger de petites portions pour éviter de dilater l’estomac et l’intestin grêle. Ceci exige une certaine discipline. 

Il existe un risque de syndrome de dumping dû à une absorption trop importante de glucides ou d’aliments trop gras. Vous devez donc les supprimer de votre alimentation. 

Certaines personnes développent une intolérance au lactose après l’opération. Si tel était le cas, vous devez remplacer tous les produits laitiers par des produits au lait de soja ou sans lactose. 

Étant donné que vous ne pouvez manger que de petites quantités et que vous ressentez plus vite une sensation de satiété, vous risquez aussi de ne pas manger suffisamment durant les premiers mois. Vous n’aurez alors pas assez de sucre dans le sang (= hypoglycémie) et vous risquez de vous sentir fatigué, de suer abondamment et d’avoir des nausées. 

Afin d’ingérer suffisamment de calories et d’éviter toute fluctuation de la glycémie, il est conseillé de manger des petites quantités plusieurs fois par jour. Concrètement, cela revient à alterner trois repas principaux avec trois en-cas peu caloriques. 

Vous devez mettre l’accent sur les aliments riches en protéines, car celles-ci combattent la dégradation des muscles. Il est conseillé de consommer 80 grammes de protéines par jour. Les protéines se retrouvent essentiellement dans la viande, le poisson, les œufs et les produits laitiers. En outre, nous vous conseillons de prendre un shake de protéines par jour ou de consommer davantage d’aliments riches en protéines 

Résultats  

Étant donné que cette intervention ne conduit pas seulement à une restriction, mais aussi à une malabsorption, elle entraîne, la plupart du temps, une perte de poids significative. Si le patient s’en tient strictement aux règles, la perte de poids peut s’élever à 75 % du surpoids. Celle-ci se produit majoritairement durant les six premiers mois et se stabilise après 12-18 mois. 

Il va de soi que le patient obtiendra les meilleurs résultats possibles s’il s’en tient aux règles, qu’il mange de petites portions, qu’il consomme des aliments peu caloriques et riches en protéines et qu’il fait suffisamment d’exercices.